INTERVIEW A L’OCCASION DE L’AN IV DE L’INVESTITURE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
INTERVIEW A L’OCCASION DE L’AN IV DE L’INVESTITURE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Merci Monsieur le président nous allons passer au second volet de ce débat. Il porte sur le programme d’urgences sociales. Sur la base de la déclaration de politique générale de votre Premier ministre, vous avez souhaité mettre en musique un certain nombre de projets qui touchent à la vie quotidienne des populations. Ils concernent la santé, l’éducation, la culture et beaucoup d’autres. Pourquoi un tel programme ?
Ibrahim Boubacar Kéïta : D’aucun pourrait y voir un clin d’œil politicien, je pense que non et qu’on me reconnaît une certaine sensibilité au sort de mes concitoyens, de l’autrui. Je ne pourrais jamais me satisfaire d’un confort qui serait égoïste, de partage solitaire, c’est pas moi. Je peux vous dire que j’ai passé une nuit pas évidente quand on m’a dit ce qui se passait à Daoudabougou et à Niamakoro, j’ai pensé aux enfants et à tous ceux qui étaient dans la détresse hier soir du fait des eaux, ça c’est moi; c’est pour cela ce que j’estime utile à mon confort quotidien, je suis en devoir par la Nation de faire en sorte que l’autre mon frère l’est aussi. C’est pour cela que ce programme n’est pas un programme gouvernemental ordinaire, lequel prend son temps d’études de mise en route trop long pour moi, j’ai souhaité un programme de proximité, de mise en place facile, de montage facile et de financement rapide sinon ça n’aura pas le caractère d’urgence. L’eau, aujourd’hui, est une urgence dont nul ne peut contester la réalité. Et qu’aujourd’hui nous arrivions à mettre en place des programmes de bornes fontaines et de branchements pour cinq mille personnes, que nous ayons également souci que des voies de déserte puissent alléger nos populations lorsqu’elles sont obligées de se déplacer d’un endroit à un autre dans notre pays, que les produits de leur sueur puissent être écoulés dans des marchés de proximité ou lointain, dans un pays comme le Mali au 21ème siècle que l’électricité ne soit plus un luxe, je crois que cela est de notre devoir. Et quand on veut faire aussi en sorte que le pouvoir d’achat de nos compatriotes soit amélioré et soutenu, il y a des efforts à faire pour fouetter ce qu’il faut à ce niveau-là. Les dossiers habituels ont tendance à dormir dans les tiroirs des ministères non ! Je crois qu’il y a urgence de mettre en place un mécanisme qui donne un nouveau dynamisme à ce à quoi je tiens, à ce que j’estime nécessaire et urgent pour le quotidien du Malien, c’est cela l’origine du programme d’urgences sociales et pas autre chose. Il s’agit d’un programme de lutte contre la pauvreté à long terme en construisant des magasins de stockage modernes et réfrigérés par exemple pour les femmes productrices. Si les produits peuvent avoir une plus longue durée de vie, ils ont des chances à être écoulés sur le marché à des prix plus rémunérateurs. Il en va de même pour le programme de pisciculture, l’empoissonnement des bassins piscicoles. Tout cela pour augmenter le disponible alimentaire habituel, l’améliorer en quantité et en qualité. Et là il y a une chaine de froid également à mettre en place via les programmes d’urgences présidentielles et de mise en place de système d’énergie solaire comme on le fera à Koulikoro, comme on le fera ailleurs également dans notre vaste pays à Kayes. Il faut que partout on sente le souffle des progrès que l’humanité a faits et dont il n’y a pas de raison que notre pays ne bénéficie pas.